Mo ; M comme "Machine à écrire".

"Without title, without life ... "

Ce soir, sera une soirée comme toutes les autres. Du moins, je ne présentais que rien d'anormal, rien qui me sortirais de mon petit train-train, arriverait. Tout ce passerait comme d'habitude, et tant mieux. Je déteste le changement. Face à lui, je me suis toujours sentis étrangement vulnérable. Il était clair que j'étais plus à l'aise lorsqu'une routine s'installait, ça me rassurais d'une certaine façon. Alors, comme chaque jour quand la Lune prend possession de la voute céleste, je me rend là où le devoir m'appelle, je rapplique à "l'Aphrodite". C'est le club le plus miteux à ma connaissance, celui qui a battu le record d'infraction dans le courant d'une seule soirée. Dans cet endroit, les femmes sont des attractions comme les autres, au même titre que l'alcool où substance pas très nette. C'est bien simple : là-bas, le client est roi. Il fait ce qu'il lui fait, et surtout, il a tout ce qu'il désire. Absolument tout, sans exception.

Une fois sur place, mes yeux se noircissent automatiquement, mettant en valeur mes grandes prunelles grises. Quant à mes lèvres, je les rougis parfois, au grès de mes humeurs. Les autres filles de l'établissement, elles ne sont pas du genre à hésiter sur le maquillage. Plus il y en a, mieux c'est. Alors le rouge à lèvres passe de main en main, dans un rythme effréné, pressé. Je m'empresse d'enfiler mon uniforme, composé d'un corset immaculé qui emboite bien mes formes, créant un décolleté des plus plongeant. Mes jambes elles, sont recouvertes de bas résie sombres, raccordés à mon corset par des portes-jarretelles. La cadence s'accélère, emportant le stress avec elle. De mon côté, je ne m'en fais pas trop, un petit verre me fera oublier la boule qui résiste au creux de mon ventre, et donnera naissance alors à de l'euphorie, dont je n'avais même pas soupçonner l'existence. Fin prête, je me décide à entrer en scène. L'éclairage agressif m'éblouis d'entré, forçant à plisser les yeux. Je prend possession des lieux, et pose une main déterminée sur la barre couleur argent. Mon cœur s'emballe à la vue des clients qui jonchent le canapé écarlate, attendant ce pour quoi ils ont payé. Bien décidée à me déchaîner, je fais le tour du podium d'un pas que je voulais aguicheur et commence alors ma danse. Je me trémousse, me penche, me dandine, me frotte parfois même à la barre d'une manière sensuelle, au rythme de la musique.

U.C

Les verres se vident, puis se remplissent, tandis que les billets commencent à affluer à mes pieds. Ma chorégraphie à fait son petit effet à mon public, notamment à un client qui s'approche timidement de mon podium, me tendant un énième billet vert. Provocatrice, je me mord la lèvre et quitte ma chère amie verticale pour avancer dans sa direction. Je m'agenouille juste devant lui afin d'être à sa hauteur puis me penche, dans le but de lui faire profiter de mes atouts.


U.C